Musicalement parlant, entre post-punk,  rap et électro, les deux quadras atrabilaires des Sleaford Mods, à la fois hardis fêtards et sales têtes de lard, assurent quasi seuls la relève du rock anglais.

Bricolés dans un esprit do it yourself pur et dur, leurs morceaux mêlent textes vindicatifs éructés sur un mode parlé-chanté (ou plutôt braillé-chanté) que rehausse un accent à couper au hachoir, et rythmes abrasifs balancés avec une cinglante agilité. 

Chant scandé aux échos de Johnny Rotten, Sleaford Mods dresse avec autant de fiel que d’humour le délabrement social britannique et les ravages causés par la consommation, culturelle ou autre, de masse.

Plein de sueur et de morgue, de joie et de fureur, le duo minimal de Nottingham à l’impact maximal est la voix salutaire qui secoue le rock ronronnant, la voix de la classe ouvrière qui explose en diatribes.

De l’excellent rock anglais qui postillonne.

Soirée 30 ans #4 : Du punk au Hip-Hop

Défendre le hip-hop comme on a défendu le punk. Musique sans dogme, sans validation académique ou de règle à suivre. Une attitude, un esprit, une énergie, un truc que tu ressens. 

Reconnaitre que oui c’est musique, oui c’est culture, oui ça fait sens. 

Le rap pour nous c’est sans conteste la continuité du punk.

Il y a 30 ans on ouvrait la Rock School, il y a 2 ans la Rap School. Sur le même principe : sans langage savant, sans diplôme à obtenir, sans solfège. La musique quoi ! un truc à exprimer, à imaginer, à vivre ensemble. 

En 88 l’asso faisait jouer les Béru, les Sheriff, les Ludwig, en 1991 NTM. Et tout le monde disait que ça pouvait pas durer ! Trop répétitif, trop identitaire, trop prolo..

Et puis les groupes anglais. On est proche de ça depuis toujours. Clash, Sex Pistols, Rolling Stones, Kinks, Cure.. Et puis la culture electro Massive Attack, Aphex Twin, Prodigy.. et le hip-hop de The Streets, la grande claque hip-hop, passé par notre salle en 2001.

Et débarque Sleaford Mods, post-punk minimaliste dans lequel se mêle tout ça. Un concert qui rejoint notre histoire, une soirée labellisée 30 ans  parce qu’on y retrouve ce qu’on défend et qu’on y ressent ce truc qui nous porte. En 3 mots : Do it yourself !