Brahms finit d'écrire en 1867 ce requiem allemand qu'il portait en lui depuis une dizaine d'années, œuvre grave écrite par un jeune homme probablement inspiré par les deuils de son maître et ami Robert Schumann et de sa mère. Refusant les textes habituels, Brahms choisit lui-même des extraits de la Bible qui ne sont pas ceux d'un requiem à proprement parler puisqu'ils ne contiennent pas de prière pour les morts,il s'agit plutôt d'une « ode de consolation à la mort ».

Lors de la création de cette oeuvre, le Vendredi Saint de l'année 1868, Brahms traverse la nef aux bras de Clara Schumann, sa tendre amie, avant de gagner son pupitre de chef.

A l'oeuvre pour solistes, choeur et orchestre fait suite une version avec accompagnement pour piano à quatre mains ou deux pianos qui sera créée à Londres en 1871, que Brahms réalise à la demande de son éditeur pour assurer une plus grande diffusion au Requiem : il ne s'agit pas ici d'une transcription d'orchestre, mais bien d'une composition qui, adaptée aux dynamismes du piano et plaçant le choeur au premier plan, inscrit cette version dans la tradition allemande des motets a cappella de Bach à Bruckner.

Autour de l'ensemble ZENE et du duo Jatékok, le chef de chœur Bruno Kele-Baujard a rassemblé de jeunes artistes reconnus, dont les pianistes Naïri Badal, Adélaïde Panaget et la soprano Roxane Chalard ainsi que le baryton Félix Kemp qui mettront leurs talents au service de ce chef d'œuvre.