Le passe sanitaire sera demandé à l'entrée. 

Les archi­ves cons­ti­tuent un monde ordonné de lias­ses, de regis­tres, de boites, reflet de la pro­duc­tion admi­nis­tra­tive et sociale. Si le Code du Patrimoine affirme la diver­sité des sup­ports de conser­va­tion rele­vant du péri­mè­tre des archi­ves, les ser­vi­ces d’archi­ves sont d’abord un monde de papier, un uni­vers docu­men­taire. De par sa forme maté­rielle, le docu­ment d’archi­ves inter­pelle en tant qu’objet, illus­tra­tion d’une tran­che de vie et témoi­gnage unique d’un événement passé. Si l’archi­vis­ti­que moderne pri­vi­lé­gie la notion de fonds, ensem­ble orga­ni­que de docu­ments rat­ta­chés à un même pro­duc­teur, les pion­niers des archi­ves, de Don Mabillon aux fon­da­teurs des socié­tés savan­tes régio­na­les, ont d’abord ras­sem­blé des col­lec­tions de char­tes et de diplô­mes, offrant une maté­ria­lité sen­si­ble et source d’émotion pour his­to­riens et lit­té­ra­teurs. La maté­ria­lité des archi­ves contraint l’archi­viste à se sou­cier de la bonne conser­va­tion des fonds dont il assure la garde, à tra­vers la mise en œuvre de poli­ti­ques de conser­va­tion, de res­tau­ra­tion et de com­mu­ni­ca­tion au public tenant compte du degré de fra­gi­lité du sup­port archi­vis­ti­que. La maté­ria­lité du docu­ment jus­ti­fie par ailleurs la cons­truc­tion de bâti­ments de conser­va­tion, écrin moderne ren­fer­mant les tré­sors du passé, dont la tech­ni­cité n’a cessé de croi­tre. Ces mêmes docu­ments, lorsqu’ils sont expo­sés au public, s’ins­cri­vent natu­rel­le­ment dans une démar­che muséo­gra­phi­que : ainsi un regis­tre passe-t-il du statut de source pri­maire de l’Histoire à celui d’objet de contem­pla­tion et de plai­sir sen­si­ble.

Les ser­vi­ces d’archi­ves ras­sem­blent également des col­lec­tions d’objets. Parmi les fonds publics, les archi­vis­tes sont habi­tués à trai­ter col­lec­tions de sceaux, reliu­res, mais également maquet­tes de pro­jets archi­tec­tu­raux, armes conser­vées au sein d’un dos­sier d’affaire cri­mi­nelle ou objets saisis dans le cadre d’une enquête poli­cière ou fonds d’archi­ves privés regor­geant de toute sorte d’arte­facts.
Ces objets d’archi­ves nous invi­tent à ques­tion­ner la spé­ci­fi­cité de ces sup­ports mais également les liens orga­ni­ques qu’ils entre­tien­nent avec les fonds aux­quels ceux-ci se rat­ta­chent. Ils offrent l’oppor­tu­nité aux archi­vis­tes de dia­lo­guer avec l’ensem­ble des ins­ti­tu­tions en charge de col­lec­tions patri­mo­nia­les : musées, muséums, dépôts archéo­lo­gi­ques… Ils sou­lè­vent un cer­tain nombre de ques­tions inté­res­sant au plus haut point notre champ d’exer­cice pro­fes­sion­nel, qui seront abor­dées tout à tour lors de ces jour­nées.

Programme provisoire

Jeudi 14 octo­bre après-midi

13h30-14h00 Accueil
14h00-14h30 Ouverture par Françoise Banat-Berger, cheffe du service interministériel des Archives de France, et Céline Guyon, présidente de l’Association des archivistes français
Introduction par Lydiane Gueit-Montchal, présidente de la section des Archivistes départementaux
14h30-15h45 Des archives en trois dimensions ?
  Des objets dans les archives, pourquoi, comment ? L’expérience des Archives départementales de l’Orne, par Jean-Pascal Foucher, directeur des Archives de l’Orne
  Conservation des objets en archives : des pratiques polymorphes par Olivier Justafré, restaurateur aux Archives départementales du Var
  L’archive, un groupe d’objets techniques, par Violette Lévy, experte fonctionnelle pour l’accès et la diffusion des archives numériques aux Archives nationales
  L’objet numérique : quand l’archivage dépend de son support, par Magali Guilhot, responsable des collections, Centre national du microfilm et de la numérisation
15h45-16h00 Pause
16h00-17h30 Objets en archives
  Table ronde avec :

• Alexia Raimondo (Archives nationales) : échantillons aux AN : enjeux et perspectives pour une collection atypique
• Guillaume Nahon (Archives de Paris) : un fonds d’archives en deux et trois dimensions : les dessins et modèles déposés au Conseil des prud’hommes de la Seine (1844-1979)
• Laurène Nayaradou (IUT de Troyes) : exposer les cadeaux de l’Université de technologie de Troyes : une croisade historiographique
• Martine Le Roc’h Morgère : les objets, des entrées par voie extraordinaire à ne pas négliger. Retour d’expérience sur quelques collectes emblématiques
  18h00 temps de convivialité

Vendredi 15 octobre matin

9h00-10h00 réunion de section pour les adhérents de la section AD (visite des AD 49 pour les autres)
10h15-11h15 Archives, au service de l’objet
  Objets, documents et documentation archéologique : les archives du sous-sol, par Ronan BRETEL, ATER Droit privé - Université Paris II Panthéon-Assas, Olivier BRUN, directeur de la Mission archéologique départementale de l’Eure (ANACT) et Olivier LABAT, conservateur du patrimoine, Conseil départemental d’Eure-et-Loir (ANACT)
  Quand l’archéologie conjugue archives traditionnelles et « archives archéologiques de la France » : vers une institutionnalisation de l’archéologie nationale, par Corinne Jouys Barbelin, responsable du service des Ressources documentaires (Archives, bibliothèque, photothèque) du musée d’Archéologie nationale-domaine national de Saint-Germain-en-Laye
  Archives et CAOA : un compagnonnage profitable, par Isabelle Girard, conservatrice des antiquités et objets d’art d’Indre-et-Loire
11h30-12h15 Archives, objets de contemplation
  Esthétique de l’archive ou fétichisme de l’objet ? par Xavier de la Selle, Directeur des Musées Gadagne – Musée d’histoire de la ville de Lyon
  Valoriser les archives du monde du travail en favorisant la création artistique contemporaine, par Marine Huguet, responsable des publics aux Archives nationales du monde du travail

12h15-12h30 Conclusions des RASAD (Lydiane Gueit-Montchal)

Vendredi 15 octo­bre après-midi
Visites option­nel­les
14h30-16h00 Visites
 Archives dépar­te­men­ta­les de Maine-et-Loire
 Archives muni­ci­pa­les et musée d’Angers
 Musée de la Congrégation du Bon Pasteur