Une femme amorce sur scène un dialogue surréaliste avec un ordinateur, une intelligence artificielle pilotée par la reconnaissance vocale. Dans l’écriture de Rocio Berenguer, bugs informatiques et cadences flamenco viennent scander le dialogue entre les différents éléments du système : danse, vidéo, dispositif, parole. Le choix de décontextualiser le flamenco dans une proposition d’art numérique installe la métaphore de la dichotomie entre héritage, ADN, mémoire et contexte contemporain. L’intégration de l’erreur, du hasard est le parti pris de la proposition. Le dispositif géré en live par l’interprète implique 40% de risque d’erreur. Quand le dispositif bugge, cela ouvre d’autres scènes et propose à l’interprète des situations complètement imprévues, l’obligeant à inventer des solutions en live et à intégrer les propositions venant de son « partenaire de scène » l’Intelligence Artificielle.

Homeostasis n’est pas un solo de danse, mais plus vraisemblablement un duo, le dispositif et Rocio Berenguer, car tous les deux peuvent prendre des décisions inattendues sur la scène. Intégrer l’erreur, dans la relation homme-machine, est pour Rocio intégrer la part poétique, la part « magique ».