Depuis 15 ans, l’identité est une notion centrale du travail de Pei Lin Cheng et l’artiste l’a abordé de multiples façons dans sa création.

C’est durant le premier confinement, en 2020, que l’artiste débute Projet i. Cette période complexe, silencieuse et solitaire, fut pour l’artiste, un point d’arrêt.

A la notion d’identité se sont ajoutés les thèmes de l’existence, de la fragilité du corps face à la maladie, face à l’épidémie.

Projet i prend la forme d’une série d’autoportraits. 14 précisément, 14, comme le nombre de jour requis d’isolement médical. L’artiste fragmente l’image incomplète de son corps, la morcelle.

Durant ses recherches, Pei Lin Cheng a expérimenté différents supports notamment la feuille de riz, métaphore de la peau. Ses autoportraits sont composés de fragments de corps dessinés à l’éosine, encre médicale photosensible, symboliquement détournée de sa fonction première. Ces dessins, ces fragments sont amenés à disparaitre avec le temps. Ils perdent leur couleur, la trace de la forme qu’ils représentent et par conséquent l’identité de l’artiste. 

Pei Lin Cheng est résidente associée de la Fileuse et Projet i marque la fin de cette résidence. Au terme de trois années de création, entrecoupées de ces épisodes épidémiques, qui ne sont pas étrangers à la tournure prise par cette sortie de résidence, l’artiste propose une installation dans son atelier.