Billetterie
Descriptif
"Voix et guitare, ou voix et percussions : cela pourrait paraître ardu, mais cela est limpide et pur. Ecouter ce disque, c’est comme si, en se promenant dans une rue, l’on écoutait des gens chanter chez eux, pour eux, et que l’on s’introduisait par la porte entr’ouverte, pour écouter, ravis : c’est cette intimité, et ce plaisir de chanter, accompagnée seulement d’une guitare, que l’on entend ici."
(Le mOnde En Musique)
Une guitare, une voix, quelques percussions... et une palette expressive qui se joue des continents. Tres luceros, première collaboration entre le multi-instrumentiste Kevin Seddiki et la chanteuse Sandra Rumolino, déjà très en vue sur
le récent projet Alma de Tango
de Juanjo Mosalini, est une réussite artistique reposant essentiellement sur la complicité de ses deux architectes. (..)
Leurs différentes cultures se parlent, s’écoutentet se complètent divinement.
(Que Tal Paris)
TRES LUCEROS
(Pépites argentines et catalanes sur écrin de cordes de guitare et de percussion persanes)
Sandra Rumolino, argentine d’origine italienne, voix profonde associée au tango dont elle peut évoquer avec fureur ou douceur la longue histoire : l’émigration, les marins dansant ensembles, les salons où il s’affirme et s’affine, enfin les salles de concert où il est légitimé au rang de « musique savante ». Pas plus de limite à ce genre poétique et musical qui embarque avec lui des strates de cultures et d’histoire qu’il n’y en a dans la voix et le tempérament de Sandra.
Mais aussi large soit le champs du tango, Sandra veut raconter à ses enfants, les 3 Luceros (les 3 lumières) qui donnent leur titre à l’album et partager avec ses auditeurs ce dont elle est faite : un bout d’Italie ou de Catalogne, l’Argentine bien sûr mais pas seulement la ville. Les déserts, les montagnes de cet immense territoire aux multiples rythmes, mélodies et récits de vies. Et dans ce répertoire sans limite, elle choisit quelques pépites qui lui sont chères et elle écrit pour les unir.
Kevin Seddiki, français d’origine algérienne et italienne, fourbie sa palette sonore en aspirant le monde par les oreilles et en faisant courir ses doigts voyageurs tantôt sur des cordes de guitare classique ou dans les rythmes et les harmonies de la musique sud américaine aux côtés de Dino Saluzzi quand ce n’est pas dans des improvisations endiablées du jazzman Al di Meola ou sur les percussions iraniennes et dont les frappes magiques lui sont transmises par Jamshid Chemirani.
Voilà ce qu’il dit de cet album atypique où il est également compositeur et arrangeur :
« Ces tres Luceros (c’est aussi le nom donné à l’étoile du Berger .. un guide universel) peuvent être aussi vues comme les trois Univers qui nous relient Sandra et moi. L’Amérique du Sud et surtout l’Argentine … la Mediterranée et l’Italie comme dénominateur commun… et plus loin, l’Algérie, La Turquie, la Grèce et l’Iran que j’ai adoptées en devenant aussi joueur de zarb, mon deuxième instrument.
Ce qui est étrange, c’est combien cet échange entre guitare, voix et percussions traverse aussi facilement l’espace. Ainsi, les pas des Siluetas Portenas racontés par Sandra viennent-ils résonner naturellement sur le zarb qui peut aussi faire entendre le grondement rocailleux des terres du nord de l’Argentine si le récit l’y conduit.
Quand nous jouons ensemble, composons ou arrangeons, les choses se mettent en place avec une sorte d’évidence. Un son en appelle un autre…ou non… le silence est confortable, plein…
Mais c’est en Public que cet état particulier d’écoute intérieure et extérieure prend toute sa force en nous reliant à l’instant unique de cette écoute partagée avec l’audience qui, en quelque sorte, finit le processus créatif.
Cette interaction grisante et émouvante présente toujours un risque puisqu’on dépend les uns des autres. Mais chaque « embarquement » pour un nouveau port d’écoute se fait dans la confiance et une grande joie. Car il ne s’agit plus du dispositif « chanteuse/accompagnateur » mais d’une disponibilité à fleur de peau qui permet de réinventer chaque fois.
Comme disait une amie « on entend les cordes de la guitare dans la voix de Sandra et sa voix dans tes cordes »…
J’aime beaucoup cette image. Elle raconte bien notre manière d’appréhender le son »
Texte et propos recueillis par Martina A. Catella